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30e édition de la Francofête en éducation...

Dans le cadre de la Francofête 2017 en éducation, des enseignants et élèves des quatre coins du Québec ont été récompensés afin de souligner leurs efforts ainsi que la qualité de leurs textes ou de leurs projets.

C’est le 18 mars dernier, au Lion d’Or à Montréal, que s’est déroulée la cérémonie de remise des mérites et des prix, organisée annuellement par le Conseil pédagogique interdisciplinaire du Québec, en partenariat avec l’Office québécois de la langue française. Précisons que la Francofête en éducation est un événement qui vise à célébrer la vitalité de la langue française.

Dans la catégorie « Réalisation pédagogique en français, langue d’enseignement au secondaire », le projet « Sur les traces de Phileas Fogg », conçu par Annie Jutras de l’école secondaire Jeanne-Mance, a obtenu le 3e prix. Lors de l'événement, cette enseignante a pu partager sa joie en compagnie de deux de ses élèves de 5e secondaire du PEI qui, eux aussi, ont reçu des honneurs en participant au concours Les dix mots.

Leur défi était de charmer le jury en réalisant une brève création littéraire intégrant dix mots imposés par le concours : nuage, émoticône, fureteur, nomade, télésnober, canular, avatar, favori, héberger, pirate. Pour la qualité de leur langue, l’audace et la sensibilité de leur plume, Alyssa Dionne a remporté, au secondaire, la première position grâce à son poème intitulé « De héros à zéro » tandis que son camarade de classe, Olivier Hamel, a obtenu la deuxième position avec son poème intitulé « La société a dépéri ».

Bref, cette journée a démontré le véritable engouement des jeunes et des enseignants à vivre et à s’épanouir en français dans le monde de l’éducation au Québec.

DE HÉROS À ZÉRO

Tout le monde crie: « Pirate! »
Il est pris au piège, le fureteur
La vérité éclate
Il perdra tout honneur
 
Pris de désespoir
Il évite de télésnober
De peur qu’on découvre son canular
Il devra tout laisser tomber
 
Il est loin le temps des émoticônes
Léger comme un nuage
Aujourd’hui, grâce aux drones
On sait tout de long en large

Le portail s’ouvre, c’est sa chance
L’idée d’être avatar le branche
Outrepasser les règles
D’espion à espiègle
 
Dans ce monde parallèle, il peine
De favori à oublié;
Pas de veine
Faut pas recommencer
 
Là, qui voudra l’héberger?
Le tricheur désespéré
Devra-t-il vivre en nomade?
Ou pourra-t-il monter en grade?
 
Surprenant, on l’admire
Même s’il est dans la mire
Des médias, de la loi
On lui pardonne tout à la fois
 
De héros à zéro?
De zéro à héros?

Alyssa Dionne, 5e secondaire, école secondaire Jeanne-Mance, 1re position

LA SOCIÉTÉ A DÉPÉRI

Je me connecte au réseau et reprends le cours de ma vie
Vie que je vois au travers des yeux de mon avatar
Avatar à qui j’ai donné mes traits favoris,
seulement ceux qui ne sont pas mal dégrossis
Dans mon univers virtuel, je poursuis les pirates et débusque les canulars
Et le temps passe…

Mes doigts pianotent sur l’écran tactile, sans touche archaïque
J’envoie des émoticônes exprimant mes émotions
Quand c’est la loi du moindre effort, pourquoi exécuter ces mimiques
Mon visage n’est pas à la vue de mes compagnons de toute façon
Je n’ai jamais été aussi seul ni aussi bien entouré
Je partage à mes collègues des données via le nuage

Sans même se parler, on communique davantage
Plus besoin de document papier, nous les avons brulés
Les fureteurs se trouvent bien mal en point dans cet univers numérisé
Que sont devenus les objets réels avec les années?

Par tout mon entourage, je me suis fait télésnober
Un jour, ce fut à mon tour de les ignorer
Ancien peuple de nomades, nous nous sommes sédentarisés
Plus jamais nous ne quittons notre demeure même pour aller travailler
À quoi ressemble le monde extérieur, comment l’avons-nous laissé?

Je ne sais même pas où je suis hébergé
Quelle importance tant que je suis confortable
De la nourriture à portée de main et de l’eau potable
Un écran et une chaise bien rembourrée
Quelles sont mes priorités?

Une fenêtre s’impose à moi
Elle montre des images de nature et d’espace vert
Mon univers me semble d’un coup bien amer
Je me lève, mais mes jambes ne peuvent plus me porter
Je m’affale sur le sol sans pouvoir me relever

Et le temps passe…

Olivier Hamel, 5e secondaire, école secondaire Jeanne-Mance, 2e position